La gare d'Isiro, un voyage dans le temps
Depuis 2 semaines, nous avons la visite d'un collègue suisse à Isiro, Clément qui fait des aller-retours entre Isiro et Dungu, une de nos bases un peu plus au nord, et Ango, à la frontière avec le Centrafrique. C'est un sacré caractère qui adore parler, toujours un truc à raconter et.... qui adore, entre autres, les trains! Oui, ça peut être surprenant, en tout cas moi ça m'a surprise. Il voulait absolument visiter l'ancienne gare d'Isiro qu'importe le prix. Notre administrateur adjoint s'est donc renseigné pour savoir s'il fallait payer et pour avoir l'autorisation de quelqu'un dans la ville pour pouvoir se rendre sur le site. Il a réussi à s’adresser au responsable du site qui a accepté de nous faire faire le tour de l’ancienne gare un dimanche après-midi.
Personnellement, je ne m’attendais pas du tout à ce qu’on a vu et j’y allais juste histoire de faire quelque chose de mon dimanche après-midi. Tout d’abord, la personne qui nous a servi de guide était un des anciens responsables de la gare quand elle fonctionnait encore. Il est originaire de l’Equateur (une région du Congo à l’Ouest de la Province Orientale) et était venu il y a une quarantaine d’années à Isiro pour exercer ses fonctions. C’était un passionné des chemins de fer. Il était super touchant quand il nous expliquait comment fonctionnait la gare et avait toujours l’espoir que le traffic ferroviaire reprenne un jour.
Le réseau de fer de l’époque dans la Province Orientale s’étendait sur environ 1000 km joignant la region d’Isiro à la Province de l’Equateur. La gare d’Isiro comptait environ 400 employés. Il y avait un atelier de fabrication de pièces detachées et une grande capacité de stockage. A l’époque, ils stockaient notamment du café et du coton. L’indépendance, des années de guerre et la bêtise humaine ont réduit le réseau ferroviaire à rien du tout. Cet homme que nous avons rencontré essaie avec d’anciens mécaniciens de maintenir la gare en “état”, c’est-à-dire qu’il fait ce qu’il peut pour qu’elle ne se détériore pas davantage.
On a eu l’impression pendant la visite de revenir 20-30 ans voir plus en arrière. Le traffic ferroviaire s’est arrêté dans les années 1990 quand les derniers belges sont partis. Il y a eu quelques essais pour faire rouler des appareils sur les rails mais dans certains endroits les habitants avaient commencé à démonter les rails…
Un camion et une ambulance montés sur rails
L'ancien atelier et l'ancien tableau électrique
Anciennes machines et anciens pistons
Ancien bureau et anciennes consignes des voyageurs